Aiguisez vos réflexes en gestion des résidus de construction!

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Le 16 novembre dernier, 25 personnes étaient réunies en présence et en ligne pour participer à la formation du Créneau Écoconstruction sur la réduction des déchets de bâtiment. La formation était dispensée par Mathieu Painchaud, directeur stratégies d’entreprises chez Stratzer. Le sujet a généré plusieurs échanges entre les personnes participantes, ce qui nous permet d’affirmer que la gestion des résidus de construction est un enjeu bien réel dans les organisations et qu’il y a des liens évidents entre les parties prenantes. Des actions doivent être posées, de la table à dessin jusqu’au chantier, pour réduire la production de déchets liée au bâtiment. En 4 points, voici l'essentiel à mettre en place pour aiguiser vos réflexes en gestion des résidus de construction!  

Il y a des avantages à optimiser la gestion des déchets de chantier, notamment :  la réduction des coûts de matériaux et des coûts de gestion, ainsi que l’amélioration de l’attrait du projet lui-même. En amont comme en aval du chantier, on doit instaurer de meilleures pratiques pour réduire la production de déchets de construction rénovation démolition (CRD). Soyez prêt à appliquer ces pratiques avant d’être obligé de le faire! 

  1. Prendre conscience est la première chose à faire. Chaque année, au Québec, le tiers des six millions de tonnes de matières enfouies sont des déchets de CRD selon le bilan de 2021 de RECYC-QUÉBEC. Six millions de tonnes, c’est l’équivalent du poids du parc automobile québécois. Les impacts de ces résidus sont majeurs, qu’on pense à l’utilisation de l’espace disponible dans les lieux d’enfouissement, à l’émission des gaz à effet de serre liés à l’enfouissement et au transport, sans parler du gaspillage de ressources dans un contexte de raréfaction. La fameuse stratégie des 3R demeure donc de mise : Réduction Réemploi Recyclage. Car le déchet qui pollue le moins est celui qu’on ne produit pas!

 
  1. Concerter les intervenants de la chaîne est indispensable. Dans l’industrie de la construction, chaque intervenant doit travailler en fonction des autres et un projet tient sur les épaules de plusieurs petites entreprises. La gestion responsable des matières résiduelles doit être planifiée dès le début! Des moyens doivent être pris pour éviter le gaspillage de matières dès l’étape de la conception pour identifier quelles matières seront générées et quand, et ainsi faire le tri des matières au moment opportun, une fois le chantier démarré. Assurez-vous que le milieu qui reçoit le projet offre les services de collecte qui sont compatibles avec les matières générées sur le chantier et planifiez le chantier en conséquence. De quel conteneur a t-on besoin et de combien? Est-ce que la collecte se fait pêle-mêle ou le tri est possible par matière générée? Où installer les conteneurs pour un tri optimal? Où vont aboutir les matières triées sur le chantier? Demandez des comptes à votre entreprise de collecte, ne serait-ce que de voir le bordereau de réception une fois le conteneur livré au centre de tri! 

 
  1. Connaître les outils de gestion qui s’imposent. Sur le chantier, les entrepreneurs en construction voient les matières résiduelles, mais rapportent n’avoir pas toujours les outils pour agir, selon Mathieu Painchaud. Le premier outil dont vous pouvez facilement vous munir comme constructeur est un calendrier. Planifiez la logistique et les équipements, posez-vous les questions suivantes : À quel moment du chantier ai-je besoin d’un conteneur pour les bardeaux d’asphalte, par exemple? Quelles sont les matières à gérer : des meubles, des portes et fenêtres, du bois? Quelle quantité de matière aurai-je à gérer? Qui sera le collecteur pour les matières identifiées? À quelle fréquence la collecte a-t-elle lieu? En planifiant les étapes du chantier, il vous sera plus facile de mettre en place la logistique du tri et de donner des indications claires aux travailleurs. Notre formateur a indiqué que la firme Stratzer a développé un modèle de plan de gestion des résidus de construction pour vous simplifier la tâche. On peut même oser mettre en place un système de traçabilité des déchets de construction et s'assurer ainsi que les matières ne sont pas dirigées vers un site clandestin. 

 
  1. Communiquer les pratiques à adopter et être cohérent. Selon l’expérience de notre formateur, une fois que l’information est transmise et intégrée, on observe que le tri devient une discipline avec laquelle les travailleurs des chantiers jonglent sans difficulté! En communiquant bien, les matières triées seront plus propres, on produira moins de matières fines non triables et elles auront une meilleure valeur sur le marché. Placez des panneaux explicatifs sur les conteneurs et contenants, appliquez la même discipline aux bureaux de chantier que sur le chantier et faites savoir à l’ensemble des intervenants les résultats de votre démarche de tri : combien de tonnes a-t-on détourné de l’enfouissement? Où seront utilisées les matières réutilisables? Les intervenants apprécieront de connaître le résultat de leurs efforts. 

 

Comme pour tout changement de pratiques, la réduction des déchets en chantier nécessite son lot d’efforts et certains obstacles peuvent survenir! Les échéanciers courts peuvent contraindre leur mise en place, le manque d’accès au récupérateurs, le peu d’exigences des marchés, le défi de coordonner les différents corps de métiers, etc. Pour y arriver, on se fixe des objectifs réalisables, un à la fois, en se laissant du temps et en demeurant ouvert.

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