Le Créneau Écoconstruction est porteur du chantier Se loger de la démarche FabRégion Bas-Saint-Laurent, visant l’autonomie régionale. Pour les acteurs de FabRégion Bas Saint-Laurent, cette autonomie se mesure en fonction de ce que l’on produit en relation avec ce que l’on consomme, dans un périmètre régional. Dans le cadre de nos actions pour le chantier, Se loger, nous nous sommes intéressés à ce que l’on consomme : les matériaux.
Parmi les enjeux soulevés dans le secteur du bâtiment, celui du réemploi des matières provenant de chantiers de construction, de rénovation et de déconstruction semble susciter un intérêt particulier. En effet, nombreux sont ceux qui rêvent de pouvoir aller piger dans les piles de bois, de briques, etc. des écocentres, tant de potentiel pour le réemploi!
En visitant le site web du réseau des quincailleries Réemploi+ au Lac-Saint-Jean, nous avons vu là un potentiel exemple dont s’inspirer pour le Bas-Saint-Laurent… une visite s’imposait et le détour en valait la peine! Nous avons eu un bel accueil de la part de la directrice Katia Girard qui nous a partagé généreusement ses succès, ses défis et ses apprentissages des dernières années à développer ce modèle épatant. Il faut d’abord souligner que cette initiative a démarré grâce à un effort concerté de recherche et développement de la Régie des matières résiduelles du Lac-St-Jean (RMR) pour explorer le potentiel de réemploi des gisements des écocentres et ainsi favoriser leur carboneutralité. Grâce à l’effort de groupe et à un assemblage fûté d’acteurs et de programmes de financement, il y a maintenant 3 quincailleries de réemploi dans leur région et un système bien ficelé derrière tout ça.
Parmi les partenaires clés, il y a eu les Carrefours jeunesse emploi (CJE) dont la participation a permis de développer des opportunités pour des travailleuses et travailleurs en insertion professionnelle, autant en quincaillerie que parmi les valoristes directement sur les sites des écocentres. D’ailleurs leurs équipes aux sites de tri travaillent en complémentarité avec les employés afin d’atteindre le même but, un tri optimal. Les matières repérées sont détournées vers de grands abris de toile, les Dômes R+, où elles peuvent être préparées pour le transport et la vente en quincaillerie. Le transport, lui, se fait grâce à un autre partenariat clé avec le Groupe Coderr, une entreprise d’économie sociale régionale qui fait déjà le transport de matières textiles autour du lac pour alimenter ses friperies. Les itinéraires de leurs camions cube sont donc optimisés et les espaces vides sont comblés avec les matières de réemploi en route vers les quincailleries.
Entre autres apprentissages, l’équipe de Réemploi+ semble en avoir fait de nombreux concernant la gestion, l’entreposage et la circulation des matières. En effet, pour que le système soit efficace il faut éviter le plus possible d’avoir à déplacer plusieurs fois les matières. Il faut toutefois aussi savoir planifier une certaine rotation des matières selon les saisons et le changement de la demande. “Un défi du réemploi des matières demeure l’espace d’entreposage. Il faut avoir assez d’espace pour permettre de stocker une diversité d'articles mais, parallèlement, optimiser l'espace et bien gérer les inventaires.” Bref, il y aurait tellement de choses à dire à propos du modèle Réemploi+! Nous sommes enthousiastes d’avoir pu créer le lien avec cette équipe et nous espérons ne pas en rester là. Comme le Bas-Saint-Laurent, le Lac-Saint-Jean est géographiquement étendu et nous avons certaines réalités similaires. Il est temps d'assembler notre propre système de réemploi et leur initiative nous offre déjà bien des réponses!
Pour découvrir les quincailleries, viites le site Internet des Quincailleries Réemploi +!
Crédit photos : Créneau Écoconstruction